Qu’est ce qui se cache vraiment derrière la Psychologie Positive ?

Méthode Coué, Pensée positive, nouvelle forme de psychologie à la mode, la psychologie positive est à la fois de plus en plus connue et pourtant encore bien méconnue. La psychologie positive, c’est une science qui étudie le positif, qui mesure tout ce qui contribue au bien-être et au fonctionnement optimal des individus. Je vous propose de revenir sur ce qu'elle est réellement et sur ce qu'elle peut vous apporter dans votre quotidien.

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12/6/20226 min read

Méthode Coué, Pensée positive, nouvelle forme de psychologie à la mode, la psychologie positive est à la fois de plus en plus connue et pourtant encore bien méconnue. Je vous propose de revenir sur ce qu'elle est réellement et sur ce qu'elle peut vous apporter dans votre quotidien.

La psychologie positive, c’est une science qui étudie le positif, qui mesure tout ce qui contribue au bien-être et au fonctionnement optimal des individus. Elle répond notamment à la définition de la santé mentale établie par l’OMS :

« La santé mentale est un état de bien-être dans lequel une personne peut se réaliser, surmonter les tensions normales de la vie, accomplir un travail productif et contribuer à la vie de sa communauté. Dans ce sens positif, la santé mentale est le fondement du bien-être d’un individu et du bon fonctionnement d’une communauté. »

L’ESSOR DE LA PSYCHOLOGIE POSITIVE

Je vous propose de revenir plus d’un demi-siècle en arrière, aux Etats-Unis, à la fin de la Seconde Guerre Mondiale. Jusqu’ alors, la psychologie avait 3 champs d’application principaux : 1/ les processus d’apprentissage et de motivation, 2/ rendre la vie des gens ordinaires plus heureuse et épanouissante, 3/ développer le plein potentiel des enfants au QI élevé.

A la fin de la Guerre, de nombreuses incitations de la part de l’Etat américain pour traiter les vétérans ayant des troubles psychiques conduisent de plus en plus de psychologues à se tourner vers le traitement de la maladie mentale. La profession se tourne alors majoritairement vers des thérapies de la guérison, qui « réparent ce qui va mal ». De nombreuses études sont ainsi réalisées pour comprendre les causes des troubles mentaux et rechercher les traitements efficients.

Martin Seligman est professeur de psychologie à l’université de Pennsylvanie et spécialiste reconnu de la dépression. Lors d'un voyage en avion, il rencontre un chef d’entreprise avec qui il échange sur son métier. Il lui parle du sujet de recherche qu’il étudie depuis quinze ans : le rôle du sentiment d’impuissance comme facteur majeur de dépression.

Son voisin, très intéressé, lui demande : « vous intéressez -vous également à l’autre face de la médaille ? Pouvez-vous prévoir quels sujets [personnes / NDLR] ne renoncent jamais ? ».

Seligman lui avoue ne pas avoir réfléchi à cela. C’est un des déclics qui va amorcer l’intérêt de ce chercheur pour l’optimisme et les facettes positives de l’être humain.

Le deuxième déclic a lieu en 1997 alors que l’Association Américaine de Psychologie élit Martin Seligman à sa tête.

Celui-ci doit alors présenter rapidement son projet pour l’Association. Sa réflexion débute autour de la prévention. Son constat : la thérapie arrive généralement trop tard, les résultats des traitements sont encore trop incertains. Pourtant, si davantage de mesures étaient prises pour prévenir ces troubles, cela serait plus efficace et éviterait beaucoup de douleur.

Il réunit un groupe d’expert pour réfléchir autour du sujet mais les résultats lui sont ennuyeux: pas assez proactifs et novateurs.

C’est sa fille de 5 ans, Nikki, qui lui donne un jour la réponse alors qu’il était en train de désherber le jardin avec elle. Martin Seligman raconte qu’il est souvent pressé par le temps et donc orienté objectif. Ce qui signifie que lorsqu’il désherbe, il est purement concentré sur cet objectif. Sa fille Nikki, elle, s’amusait à lancer les mauvaises herbes en l’air tout en dansant et en chantant. Agacé, Martin Seligman lui a crié dessus, et elle est partie. Quelques minutes plus tard, elle revient et lui dit :

« « Papa, je veux te parler. »

« Oui, Nikki ? »

« Papa, est-ce que tu te souviens d’avant mon cinquième anniversaire ? Entre trois et cinq ans, j’étais une pleurnicheuse. Je pleurnichais tous les jours. Le jour de mon cinquième anniversaire, j’ai décidé que je ne le ferais plus. C’est la chose la plus difficile que j’aie jamais faite. Et si je peux arrêter de pleurnicher, tu peux arrêter d’être un râleur. » *

Martin Seligman s’est alors rendu compte que sa mission en tant que père ne consistait pas à corriger les points faibles de Nikki car elle était tout à fait capable de le faire elle-même. Non, ce qui fait pleinement sens dans son rôle de parent est de l’aider à développer les forces qu’elle a en elle et qui l’aideraient à traverser la vie de façon sereine et heureuse. Armée de ses forces, elle saura compenser ses faiblesses. Martin Seligman a compris qu’une des forces de Nikki était l’intelligence sociale, cette capacité à « voir dans l’âme ».

Cette prise de conscience sera un véritable tournant dans sa carrière qu’il consacre alors au développement d’une psychologie, non pas tournée vers la souffrance, mais plus proche de celle d’avant-guerre. Une psychologie qui s’interrogera sur les éléments qui permettent de vivre une vie bonne, une vie heureuse et épanouie.

Ses recherches et programmes vont également inspirer l’armée américaine qui va travailler avec lui à créer un programme de remise en forme totale du soldat. L’objectif : mettre sur pied une armée qui soit autant en forme psychologiquement que physiquement. L’idée étant, entre autres, de prévenir le syndrome de stress post traumatique par un programme développant les compétences de résilience. Ce programme est décrit longuement dans son livre « S’épanouir » et a été diffusé à grande échelle sur plusieurs milliers de soldats.

Extrait de « Vivre la Psychologie Positive » de Martin Seligman

QUELQUES PRINCIPES DE LA PSYCHOLOGIE POSITIVE

1. Il est possible de changer et d’améliorer sa vie grâce à un certain nombre de pratiques et d’exercices.

La psychologue américaine Sonja Lyubomirsky a mis en avant dans ses travaux le fait que, si 50% de notre capacité à être heureux était d’ordre génétique et inconscient, nous avions la main sur 40% ! Lorsque je parle de ce ratio, le premier commentaire qui vient souvent est :« Seulement 40% ! ».Ça c’est la version du verre à moitié vide… Mais changeons de perspective… imaginez-vous, cela signifie que nous avons la main sur presque la moitié de notre capacité à être heureux. C’est énorme en réalité ! Ça vaut bien le coup d’y réfléchir et de se pencher un peu plus sur les moyens d’y arriver, vous ne trouvez pas ? Changez votre environnement ou les ressources dont vous disposez ne vous aidera que pour les 10% restants. Cela parait bien négligeable à côté.

2. Être heureux, ça se travaille !

Le bonheur, le bien-être sont des éléments qui se travaillent. On ne devient pas heureux en décidant simplement de l’être… même si c’est un bon premier pas ! A l’image des sportifs qui se préparent pour une compétition et s’entraînent tous les jours, notre cerveau a besoin d’être muscler pour augmenter sa capacité à se sentir bien. Connaître les éléments qui vous permettent de vivre une vie épanouie ne suffit pas à vous rendre heureux. Il faut les pratiquer, les expérimenter sur le long terme pour changer nos automatismes et en créer de nouveaux.

3. L’intelligence émotionnelle nous permet d’être plus épanoui.

« L’intelligence émotionnelle se définit comme » La capacité à percevoir l’émotion, à l’intégrer pour faciliter la pensée, à comprendre les émotions et à les maîtriser afin de favoriser l’épanouissement personnel. » Mayer & Salovey

Les études ont montré qu’une bonne intelligence émotionnelle permettait, entre autre, une meilleure santé, une plus grande performance au travail. Elle améliore le niveau de bien-être d’un individu et diminue par 3 le risque de burn-out.

Il existe 4 volets principaux pour développer l’intelligence émotionnelle :

  • Percevoir ses émotions et celles des autres

  • Utiliser ses émotions à bon escient et en fonction de nos objectifs

  • Comprendre le rôle des émotions et les informations qu’elles nous transmettent

  • Gérer ses émotions : les cultiver et les réguler

QUELS RÉSULTATS PEUT-ON ATTENDRE DE LA PSYCHOLOGIE POSITIVE ?

La psychologie positive augmente les chances de réduire le stress, optimise les potentiels, développe les forces de caractère et prévient la dépression.

Appliquer les principes de la psychologie positive au niveau personnel, c’est aller vers une meilleure santé, de meilleures relations familiales, amoureuses et sociales et une meilleure résistance aux difficultés de la vie.

Au niveau professionnel, la psychologie positive permet notamment d’accroître sa performance en jouant sur tout ce qui favorise l’implication, qui va être le facteur n°1 de la performance, mais également sur le bien-être. Elle aidera également les organisations qui font face à de nombreux changements en développant la résilience des collaborateurs et leur capacité à surmonter les difficultés.

PRÊTS À TESTER LA PSYCHOLOGIE POSITIVE ?

Vous voulez tenter un exercice très simple de psychologie positive qui favorise le bien-être ? Je vous propose de dédier une journée par semaine à la gentillesse et de faire cet exercice sur 6 semaines. Votre mission, si vous l’acceptez : réaliser 5 actes de gentillesse durant cette journée.

Un acte de gentillesse, c’est un acte qui doit bénéficier à d’autres personnes et qui exige quelque chose de vous. Par exemple : faire un don de moelle osseuse, aider un collègue à finaliser un dossier urgent, rendre visite à une personne âgée, remercier une personne pour ce qu’elle a fait, …

Faites le point, prenez des notes. Comment vous sentez vous après cette journée ? Quelles émotions avez-vous ressenties ?

Si c’est plus pratique pour vous, cet exercice marche aussi sur 10 jours consécutifs au lieu d’une journée par semaine.

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