Non il n'y a pas de crise des 2, 3 ou 4 ans

Ceci est un plaidoyer...

pour en finir avec cette terminologie qui ne reflète vraiment pas ce qui se passe dans la tête de votre enfant de 2, 3 ou même 4 ans.

Qui dit crise, sous-entend caprice (et l'on sait qu'il n'y a pas de caprice avant 5-6 ans ;-) ). On entend aussi souvent dire que c’est le moment où l’enfant teste les limites, qu’il faut serrer la vis, ne pas se laisser marcher sur les pieds.

Mais ce n’est qu’une interprétation… d'ADULTE.

Celui qui essaie de ne pas se laisser marcher sur les pieds, en réalité, c’est votre enfant !

Non il n’y a pas de « crise d’opposition » des 2, 3 ou 4 ans.

Il Y A une PHASE d’affirmation et de DIFFERENTIATION de votre enfant.

Et cette phase, elle est INDISPENSABLE, SAINE et nécessaire pour que petit à petit votre progéniture se perçoive comme un être à part entière de ses parents, de son entourage. Un individu qui affirme ses choix, son autonomie, ses sentiments.

Lorsque nous parlons de « crise d’opposition », nous nous référons à un référentiel adulte. Nous pensons et interprétons suivant notre prisme. Or, merci les neurosciences, nous savons que les réactions de notre enfant ne peuvent pas se comprendre de la même façon que celles d’un adulte.

Par exemple, lorsque vous dites à un enfant de cet âge de mettre son manteau et qu’il refuse, il ne le fait pas pour le plaisir de vous faire tourner en bourrique. Il peut avoir plusieurs raisons à cela. Peut-être ne perçoit-il pas l’intérêt de le mettre tant qu’il n’a pas ressenti lui-même qu’il fait froid dehors. Dans ce cas-là, on peut ouvrir la porte, le faire sortir et lui indiquer qu’il fait froid. Lui demander s’il veut son manteau pour avoir plus chaud. Vous laissez ainsi votre enfant faire sa propre expérience et tirer ses propres conclusions. Lui se sentira respecter dans son besoin d’autonomie, de ne plus se sentir « le bébé de papa et maman ».

Alors bien sûr il y a des situations où votre petit refusera de faire quelque chose qui est important. Par exemple, se brosser les dents tous les soirs. Difficile en effet à cet âge-là de comprendre pourquoi il est primordial de le faire et de se raisonner. Il ne s’agit pas non plus de laisser courir en attendant qu’il ait une carie pour qu’il s’en rende compte par lui-même. Se brosser les dents fait partie du cadre éducatif, et donc de la limite, que vous mettez en place pour qu’il se construise sainement. La grosse différence c’est que vous n’allez pas gérer la situation de la même façon si vous pensez qu’il est en pleine crise et que ça commence à bien faire ou si vous pensez que c’est sa façon à lui de grandir et de se différencier.

Réfléchissez-y : dans le second cas, vous essaierez probablement de trouver des façons de faire qui l’incite à accepter le brossage de dent. Et si malgré tous vos efforts vous n’y arrivez pas, vous pourrez toujours lui expliquer avec douceur que vous le faites malgré ces protestations parce que c’est important pour sa santé. Vous ne l’aurez ni dénigré, ni accusé d'intentions qu'il n'a probablement pas.

A l’inverse, si vous êtes convaincu qu’il « fait encore une crise », vous allez possiblement vous énervez plus vite, l’accusez de faire encore un caprice et peut-être aussi lui dire qu’il est vraiment insupportable, méchant, capricieux.

Les mots comptent alors pourquoi ne pas en finir avec le terme « crise d’opposition » et laisser place à « phase de différentiation » ?

Et si vous cherchez une façon ludique pour aider vos enfants à se brosser les dents, je vous invite à regarder l’excellente video de Mathieu Cyr.

Vous êtes épuisés et vous avez envie de retrouver du temps pour vous ?

Rejoignez notre formation spécialement conçue pour les parents qui souhaitent retrouver de l'énergie et une vie plus épanouie