L'éducation positive, une bonne façon de devenir un parent parfait ?

J'ai lu hier une critique de l'éducation positive qui arguait que celle-ci culpabilisait les parents en prônant une parentalité parfaite où tout ne serait qu'amour, calme et joyeuseté. Alors... C'est vrai ? L'éducation positive est une super façon de devenir un parent parfait ?

EDUCATION

12/15/20223 min read

J'ai lu hier une critique de l'éducation positive qui arguait que celle-ci culpabilisait les parents en prônant une parentalité parfaite où tout ne serait qu'amour, calme et joyeuseté.

Alors... C'est vrai ? L'éducation positive est une super façon de devenir un parent parfait ?

Je vous rassure: aucun parent n’est parfait et l'éducation positive n'y changera rien :)

Nous avons tous un jour une grosse phase de doutes sur l’éducation que nous donnons à nos enfants. Est-ce que je fais bien ? Ne devrai-je pas plutôt faire comme ça ou écouter telle et telle personne qui voit les choses différemment ? Je me suis énervée, je n’aurai pas dû, que faire ?

Si cette remise en question ne vous est arrivée qu’une seule fois, vous êtes un parent chanceux !

Durant les premiers mois de ma fille, lorsqu’elle avait entre 3 et 6 mois, j’ai été assaillie de ces questions. J’avais le sentiment d’être en échec permanent. Il fallait parfois 2h pour réussir à l’endormir et elle ne dormait que 15 petites minutes avant de se réveiller en sursaut. Elle ne mangeait pas ce que je lui proposais, était parfois grognon toute la journée… bref quand tous ces éléments s’enchaînaient, je finissais souvent la journée en me demandant ce que j’avais loupé. « Devrais-je la laisser pleurer ? », « Moins la prendre dans les bras ?"

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J’étais parfois complètement perdue, je ne savais plus quoi faire. J’aurais aimé avoir quelqu’un pour me donner LA voie à suivre, celle de la parentalité parfaite.

Avec le temps, je me suis rendue compte que personne ne possédait cette vérité absolue.

Chaque enfant est unique, aucune situation ne se ressemble et ne s’appréhende de la même façon.

De mon côté, les choses ont petit à petit changé. Ma fille en grandissant a mieux dormi, mieux mangé, à 11 mois, elle « parlait » toute la journée en souriant, s’exclamant, rigolant, et bien sûr râlait lorsqu’une situation ne lui convenait pas. J’ai mieux compris ce qu’on m’a souvent dit : au fond, il n’y a que vous, papa et maman, qui sachiez ce qui est bon pour votre enfant.

Je crois en effet que si l’on se renseigne, si on lit les pour et les contre des solutions existantes, si on réfléchit en se connectant réellement à ce qu’on est et ressent on trouve SA solution.

L’éducation positive ne diverge pas d’autres courants éducatifs en ce sens. Elle s'appuie sur des recherches scientifiques, donne des pistes, une façon d’être et une philosophie de vie vers lesquelles tendre mais ne prône en rien l’idéal d’un parent parfait. Pour citer à nouveau Isabelle Filliozat, « Un enfant n’a pas besoin de parents parfaits, il a besoin de parents suffisamment bons. Un enfant veut rencontrer non un rôle en face de lui, mais une personne, une vraie personne, avec ses émotions et ses propres besoins, ses pensées et ses valeurs, ses compétences et ses limites. ».

Nous sommes tous humains, et à ce titre imparfaits. Il serait malsain de vouloir gommer ces imperfections pour se transformer en robot qui serait uniquement amour et harmonie.

Pour apprendre à son enfant à être empathique, respectueux de lui et des autres rien de plus efficace que de commencer par l'être soi-même.

Montrer à son enfant que nous ne sommes pas parfaits, est aussi un apprentissage… imaginez la pression que nous lui collerions en étant parfait : il n’aurait lui-même pas le droit à l’erreur ! Bien sûr cela ne veut pas non plus dire qu’il faille se lâcher complétement et passer nos états d’âmes sur nos enfants. Tout est dans la mesure : il est primordial d’avoir conscience de l’importance, de la conséquence de nos actes, de faire de notre mieux mais également de faire le deuil du parent parfait parce que ce n’est humainement pas possible.

Vous venez de crier sur vos enfants ? OK vous étiez sur les nerfs et vous n’en pouviez plus. L’éducation positive vous donne des clés pour gérer l’après colère. Notamment communiquer avec vos enfants une fois le retour au calme installé et trouver des solutions ensemble.

Ce n’est pas tant l’éducation positive qui nous culpabilise mais la pression que nous nous collons pour ressembler au fantasme du parent parfait. Le meilleur antidote ? Avoir du temps pour soi, respirer ! En prenant du recul face aux situations qui se présentent et en vous occupant de vous, vous aurez davantage de patience et de discernement et vous transmettrez à votre enfant ce que c’est que d’être bien dans ses baskets.